Dans cet article, je pourrais vous parler de la manière dont nous avons célébré Sex in the kitchen et ses compères livres de cuisine sexy en grande pompe à La Musardine… Je pourrais vous détailler la recette du cocktail qui a égayé l’assemblée, vous décrire les petit-fours qui circulaient sur un plateau tenu par la très classe « Olga » (homme-soubrette que vous apercevez dans le trailer de Sex in the kitchen), vous dire combien mes amis et éditeurs étaient heureux des premiers pas du roman dans la cour des grands… Je pourrais vous expliquer comment il m’a fallu m’armer d’un micro et même hausser le ton pour attirer l’attention du public éméché, un brin distrait, lors de ma lecture… Vous raconter ma tentative(ratée) de remontrances dignes d’une maîtresse d’école (« bon, eh bien je vais lire un passage cochon, ça calmera peut-être les dissipés du fond ! »)… Mais tout ça serait vain, car ce qui se produit de réellement intéressant lors de ces soirées, ce sont les échanges de regards, complices et fiers, avec les amis et proches qui se sont déplacés pour l’occasion (et que je tiens à remercier chaleureusement ici) et surtout, les rencontres, lors des signatures.
Je vous parlerai donc de cette charmante trentenaire, qui ouvrait de grands yeux émerveillés sur les rayons de la librairie, et qui m’a confié combien elle était heureuse de découvrir cet univers, de flâner dans la boutique ; elle m’a remerciée de l’avoir conviée telle une enfant invitée à une sensationnelle fête d’anniversaire… C’est toujours grisant de « convertir » à l’érotisme des individus qui n’avaient jusqu’alors pas osé franchir le pas , ce qui, bien sûr, ne signifie pas que l’envie, elle, n’était pas là.
Je vous parlerai de quelques timides amis Facebook, qui se sont manifestés gentiment pour obtenir le fameux « marque-page » collector, que je leur ai accordé de bonne grâce (même s’ils ne satisfaisaient pas tout à fait aux règles établies), parce que ces « fans » de la première heure, étaient touchants, eux aussi.
Et puis il y a eu cette douce jeune femme qui m’a signalé, après la signature, être une de mes camarades co-auteurs de la collection Osez 20 histoires. Et tout de suite, j’ai senti une complicité s’éveiller… Ces 20 histoires, qui frôlent les 300 aujourd’hui (n’en sommes-nous pas au 14ème opus ?), ont créé une petite communauté d’auteurs soudés, l’air de rien… et qui s’agrandit de jour en jour.
Je me souviens aussi avec tendresse d’un couple de seniors… Ils ont hésité entre les livres, et, comme je suis bonne vendeuse, ont finalement opté pour le mien. Puis j’ai recueilli les confidences de madame, qui m’a parlé de la passion de son mari pour les livres érotiques ; il en a, paraît-il une collection impressionnante, tandis qu’elle préfère la philosophie… En confiance avec moi, cette dame est allée jusqu’à me parler de ses expérience passées, en clubs libertins… Mais je n’en dirais rien ici, pour ne pas la trahir. Ce fut, je crois, la plus émouvante rencontre de la soirée. Et je me souviendrai longtemps de cette conversation.
J’espère de tout cœur que toutes ces aimables personnes qui ont acheté mon livre ce soir-là en ont tiré le bonheur de lecture que j’ai tâché de créer pour eux. Un auteur n’est rien sans ses lecteurs et je ne les remercierais jamais assez de m’accorder leur confiance.